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L’association des « Grands Brocard » a acquis les droits de chasse
sur un lot de 920
Ha
de la forêt domaniale de Levier situé sur les bancs communaux des
communes de Levier, Labergement du Navois, Gevresin et Villeneuve
d'Amont département du Doubs, 25.
Il fait parti du massif forestier de la forêt d' ILA JOUX.
Le point le plus haut du domaine est à
780 mètres
d’altitude et plusieurs combes strient le domaine d’est en ouest. Le
domaine est traversé par
la RN
73 qui rejoint Salins les
Bains à Pontarlier.
Ses habitants réguliers
quadrupèdes sont les Sangliers, Chevreuils, Renards, Blaireaux,
Martres, Fouines, Ecureuils,
Hérissons, Surmulot,
Mulots, Loirs….Notons quelques cerfs Sika présents dans le parc
de l’ONF près de la maison forestière .
Buses, Geais, Corbeaux, Pies, Grives, Pigeons Ramier,
Bécasses, merles,
Pouillot fitis, Mésanges,
Rouge-gorge,
Effraies, Chouettes
hulottes garnissent les feuillus et autres épicéas
du domaine.
Quand aux bipèdes on rencontre :
-
le « touristus
familius » par paires ou bandes
plus ou moins compactes souvent accompagnés de petits
braillards,
-
le chercheur « champignonus
communs »
très reconnaissables à ses paniers, bottes et autre sacs,
-
le « naturobivore »
assoiffé d’espaces verts et d'oxygène,
-
le « Suisse
Cueillettus »
coupant, ramassant, tout ce qui pousse et qui se mange,
Et quand dame nature se maquille en blanc de neige, il n’est pas rare de
croiser :
Enfin tard dans la saison on rencontre
« les
Grands Brocardus »
par groupe de 10 à 25 accompagnés de canidés courants formant chorale
pour alimenter l’ écho de ces valons !

Un bien beau domaine que celui là , franchement ! A chaque saison il se
remplit de bruits et d’odeurs bien particulières :
Au printemps dès la neige fondue, le musc légèrement acide des bouleaux
au vert très tendre, puis la résine nouvelle
capiteuse qui dégorge des bourgeons d’épicéa, plus tard vient
l’ail d’ours que l’on piétine sur le bord des chemins et qui couvre les
émanations des renoncules et des giroflées sauvages. Le muguet emboite
le pas dans le joli mois de mai
pour se mêler à la suave fleur de ronce mûre et quand viennent
les premières chaleurs de l’été, on se surprend à aimer la fraicheur des
grands sapins sous lesquels les vapeurs des mousses
s’associent aux premiers effluves moites des premiers
champignons. Puis vient l’automne rempli de tous les parfums des saisons
précédentes, cumulant le doux et l’âpre et qui enivre des senteurs
mélangées qui ont eu le
temps de forcer leur corps , prendre la puissance des sels minéraux de
la terre, des tanins des arbres et faînes de Hêtre, s’accoupler aux
émanations des gibiers pour imprimer dans nos mémoires olfactives toutes
ces nuances, toutes ces richesses
offertes à foison pour peu que l’on y soit attentif et sensible !
Les bruits du domaine sont pareils aux senteurs, multiples, complexes,
donnant au semblant de la cacophonie ambiante une harmonie en fait très
nuancée. Les nuisances sonores extérieures au domaine, les bruits de la
circulation de la nationale qui traverse le périmètre de part en part,
le staccato d’une machine agricole, le hurlement des tronçonneuses
lointaines, sont filtrés, amortis par l’épaisseur des frondaisons et du
couvert ou des tapis de mousses. La forêt est majestueuse et se plaît à
ne garder que les bruits qui lui conviennent. Ainsi le tintement d’une
clarine au cou d’une Montbéliarde, la cloche de l’église de Gevresin qui
nous rappel que dans cette cathédrale verte il y a quelque chose du
sacré et le recueillement auquel elle nous invite, nous aide à faire le
silence de nos vies troublée de rythme, de douleurs pour percevoir la
musique des silences qui rayonne à travers les harpes végétales que
forment nos futaies de feuillus et sapinières.

Oui il est reposant de se laisser bercer par ces musiques de silence, de
trilles des merles et autres rossignols, entrecoupées des alertes du
Geai, du croâ d’un corbeau. Au printemps la grenouille coasse fort pour
ajouter sa signature à cet orchestre rutilant. L’aboiement du Brocard
défiant quiconque qui taquinerait ses chèvres, le glapissement de la
renarde rappelant à plus de sécurité ses renardeaux chamailleurs. En
été, au plus affûtés des tympans il est permis de déceler parmi le
crissement alternatif des grillons et autres criquets, celui des
écailles de dame couleuvre avec son collier jaune sur les
herbes sèches et joncs des bords de mare. Qui n’ a jamais été
saisi par le grincement de ces grands futs d’épicéa et autre douglas que
les zéphyrs caressent les cimes et font se tordre les troncs. Plainte de
douleur ou chant de la danse végétale, il est des secrets qu’il ne faut
point percer pour laisser à ces ambiances la magie qui leur sied !

L’hiver arrive alors et les
Grands
Brocardus Fluorum
se rassemblent ! les courants reprennent alors du poil de la bête et
s’égosillent dans les fourrés .
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