LE TIR POUR LES NULS !

 

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Conseils pour la chasse au chevreuil

Vendredi 08 décembre 2000 - Par Jean Pagé (RDS) -

Il m’est arrivé de tirer plusieurs chevreuils en plein coeur qui me laissèrent croire que je ne les avais pas touchés! Ces cervidés, dont la résistance était inexplicable, démarrèrent comme si de rien n’était, et à grands sauts disparurent dans la forêt. Par contre, d’autres baissèrent la queue, signe évident qu’ils étaient atteints d’une balle. Il y a aussi ceux qui passèrent à grande vitesse et qui, au moment du tir, modifièrent leur allure. Pour le novice, ce préambule pose de nombreux points d’interrogation. Que doit-on faire dans ces cas? Doit-on poursuivre le gibier immédiatement ou attendre?

En premier lieu, rendez-vous à l’endroit où vous croyez que le gibier a été atteint. Examinez soigneusement le sol pour tenter d’y repérer du sang ou un « bouchon » de poils. Si vous décelez quelque indice du genre, vos chances sont très bonnes, car le chevreuil blessé qui n’est pas effrayé outre mesure ira se coucher fort probablement à quelques centaines de mètres de là, s’il découvre un endroit pouvant bien le dissimuler.

Pour récupérer votre gibier si vous croyez l’avoir atteint, il vous faut donc de la patience. Une fois que vous aurez repéré l’endroit où il a été blessé, attendez une bonne demi-heure avant de vous lancer à sa poursuite. En suivant ce conseil, vous retrouverez la bête fort probablement morte ou encore immobile, ce qui vous permettra de lui administrer le coup de grâce. Si, d’autre part, vous partez immédiatement à sa poursuite, ses derniers efforts pourront le faire courir sans arrêt deux ou trois kilomètres et vous le perdrez.

Un chasseur de chevreuil digne de ce nom ne devrait jamais laisser un animal blessé dans la forêt. Son esprit sportif lui commande de suivre son gibier, peu importe les heures que cela lui prendra. Si l’obscurité devait mettre fin à ses recherches, il devra les poursuivre à l’aube.

Lorsque vous suivez un chevreuil, il est toujours facile de demeurer sur la piste si vous êtes accompagné d’un autre chasseur. Vous laissez votre compagnon où vous avez aperçu la dernière goutte de sang et vous tentez de découvrir une autre trace du passage de la bête. Lorsque vous en avez repéré une, vous demeurez sur place et votre compagnon tente à son tour de trouver un autre indice. Déplacez-vous lentement, en faisant le moins de bruit possible, et examinez à distance les feuilles et les boisés pouvant abriter l’animal blessé.

N’oubliez pas que le chevreuil est un animal qui ne parcourra pas plus de 1,6 km ; il préfère demeurer dans son territoire pour s'y dissimuler.

De plus...

Évitez les mouvements brusques. La vue du chevreuil est peut-être très faible, mais ses yeux lui permettent tout de même d’apercevoir les mouvements brusques.

Évitez l’usage de la lotion à barbe, des crèmes à cheveux ou autres produits parfumés. L’odorat de l’animal est très subtil.
S’il neige, pleut ou vente, vous trouverez le chevreuil dans les baissières, les boisés de cèdres, ou d’épinettes.
S’il fait beau soleil, le chevreuil pourra se coucher sur le sommet d’une colline de bois franc pour digérer son repas, tout en surveillant l’imposteur qui tenterait de lui rendre visite.
U
n chevreuil en mouvement se déplace le nez dans le vent. Si vous êtes à l’affût, prenez position en conséquence.

S’il y a du frimas dans une piste après une nuit de gel, cela signifie que l’animal est passé à cet endroit la veille, c’est-à-dire avant que le thermomètre ne descende sous le point de congélation.

Si vous croyez que l’animal est mort, prenez une branche et touchez à son oeil. S’il ne réagit pas en le fermant, il est bien mort. Dans le cas contraire, vous feriez mieux de lui administrer le coup de grâce.

Encore des conseils

Plusieurs chasseurs prétendent qu’à cause de la rapidité des balles de modèles récents, il n’est pas nécessaire de prendre une avance en tirant le gibier en course. C’est faux! Le chevreuil peut courir à des vitesses variant entre 16 et 64 km à l’heure. Assumant qu’il passe à 91 mètres à une vitesse de 38 km  à l’heure, il couvre une distance de 1 mètre à la seconde. Pour l’atteindre, vous devrez prendre 1,22 mètre  d’avance, assumant que vous avez une carabine tirant des balles dont la vitesse est de 2468 mètres  à la seconde.

Pour transporter un chevreuil à deux hommes, l’un prend l’animal par l’avant, tandis que le second le porte par une poignée formée d’une corde passée à travers des incisions pratiquées dans les pattes arrière, entre le nerf et l’os.

En chassant le chevreuil en battue, la prudence est de rigueur. Avant de tirer en direction du gibier, assurez-vous que les rabatteurs ne sont pas dans votre champ de tir.

Avant de tirer sur un chevreuil, soyez certain de votre cible. Un mouchoir blanc peut, à distance, ressembler étrangement à la queue d’un chevreuil en fuite. Des accidents mortels sont souvent arrivés à la suite d’une telle méprise: le chasseur avait laissé un mouchoir blanc dépasser de sa poche arrière. La tête du chevreuil constitue une excellente cible, mais peut-être trop petite. Le tir à la cage thoracique est le plus populaire, surtout lorsque l’animal est un trophée.


Pour le chasseur, rien n’est plus beau que ses trophées. Voici comment vous y prendre pour apporter une tête valable chez votre taxidermiste. Coupez sur le dessus du dos, en dirigeant la lame du couteau jusqu’à l’arrière des bois, pour les atteindre en forme de « Y ». Dégagez la peau après l’avoir coupée à la hauteur de la poitrine. N’oubliez pas qu’il est préférable de détacher plus de peau, que pas suffisamment. Décollez la peau de la chair et sectionnez le cou, juste à l’arrière du crâne.

Plusieurs chasseurs croient qu’en suivant les traces du chevreuil, dans le but de l’apercevoir, il faut hâter le pas. Bien au contraire, vous devez marcher très lentement ayant bon vent, tout en évitant de faire le moindre bruit. Il est rapide et possède une ouïe incomparable et un odorat des plus subtils.